Le Gwoka, musique et danse originaire de la Guadeloupe, a été officiellement enregistrée à l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, ce mercredi 26 novembre 2014. Cette expression musicale, héritée de l’Afrique, a vu le jour au cours de la période de la colonisation du XVIIe siècle, dans les souffrances de l’esclavage.
Au fil du temps, cet art musical est devenu un fait social et un domaine artistique auquel on se réfère. Musique, à la fois ancienne et moderne, elle transcende les frontières et se voit jouée, chantée et dansée, dans plusieurs villes telles que Paris, New-York, etc. Elle se fusionne parfaitement au Jazz avec des musiciens tels que Jacques Schwarz-Bart, à la musique Dance-Hall avec des artistes comme Admiral T et dans bien d’autres styles musicaux.
Sa reconnaissance n’a pas été sans lutte, mais grâce au travail tenace de plusieurs militants tels que Félix Cottelon, Max Diakok, et plusieurs autres personnalités et organisations, cette richesse musicale est reconnue aujourd’hui propriété intégrale du peuple guadeloupéen dans le monde. Bien que déjà répandue, cette culture musicale va continuer à se faire connaitre et prendre un nouvel essor. Son enseignement est de plus en plus présent dans les écoles, perpétuant la transmission de ce savoir. Elle vient s’inscrire au coté d’autres musiques issues de l’esclavage déjà reconnues comme le Mayola, à l’île de la Réunion ou la Capoeira, au Brésil.
Composée de sept rythmes distincts joués sur des tambours Ka, sans tenir compte des variantes et rythmes moins utilisés tels que le Sobo, le Takouta’, le Gwoka inclut la danse et le chant responsorial. Cette musique, considérée comme l’âme de la Guadeloupe est retrouvée dans les activités socio-culturelles telles que les fêtes de Noël, le carnaval, les veillées mortuaires et d’autres manifestations sociales.
Cet événement salue les efforts des protagonistes qui ont longtemps travaillé à cette reconnaissance collective permettant l’affermissement d’une valorisation commune, fondamentale pour de nombreux Guadeloupéens, français d’outre-mer.
À regarder :
Les sept rythmes du Gwoka par Yves Thole maître d’art et maître Ka. Images Alain Duchange, Akajaklin.
Vidéo officielle de la présentation du Gwoka par l’UNESCO
Merci pour ces infos , instructif